"Les blogs, forums et les médias sociaux sont de formidables outils. Mais ils dévoilent votre ego aux yeux d’employeurs parfois trop curieux… Votre « réputation numérique » peut-elle nuire à votre carrière ? Peut-on être licencié pour avoir exprimé une opinion négative sur son employeur à travers un blog, un forum, Twitter ou autres médias sociaux?"
Cette introduction est issue d'un article sur lequel le zoom est intéressant. Plus loin dans l'article, on retrouve cette phrase.
"Ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas souhaitable, de manière
générale, qu’un travailleur émette publiquement des critiques à
l’encontre de son employeur durant l’exécution du contrat de travail,
que ce soit par le bais des nouveaux médias ou selon les canaux de
communication plus traditionnels », souligne Maître Olivier Rijckaert.
Que faut il en retenir ?
1. On ne peut pas faire taire les gens. à l'heure où 85% du contenu de l'internet est écrit par les internautes, on ne peut pas faire taire les gens. (enfin ...si on peut les faire taire, mais là on doit changer sa garde robe et s'orienter vers des chemises cintrée beige foncées, un ceinturon en cuir vintage façon années 30, des bottes noires ..).. et si les gens parlent sur les medias sociaux c'est peut être parce qu'on ne les entend pas dans l'entreprise ?
2. La peur c'est la perte de réputation . Et c'est à raison que l'entreprise doit prendre en compte les medias sociaux et internet. on estime (source wikipedia) que 60 à 70% de la valeur d'une entreprise est basée sur sa réputation... Henri Ford disait que la chose la plus importante d'une entreprise n'apparaissait pas dans son bilan... Pourtant peut on imaginer que cette réputation, cette valeur existe encore ?... les études du barometre de confiance Edelman nous rappellent chaque année un peu plus que la confiance envers les entreprises est en chute libre... et qu'il faut "croire les salariés et pas les dirigeants". Alors est ce bien malin de fermer les sources d'information avec le risque de laisser la porte ouverte à toutes les spéculations ?
3. l'entreprise doit s'adapter et adopter les medias sociaux et pas les interdire. le contexte de l'entreprise est désormais darwinien, à savoir que ce ne sont pas les entreprises les plus fortes ou les plus rapides qui survivent mais celles qui arrivent à s'adapter à leur nouvel environnement. Et ce nouvel environnement c'est une majorité de personnes impliquées et sensibles au futur de leur environnement, de leur société,... des personnes qui veulent que leur employeur change d'attitude Des employés qui se suicident comem chez FT, des employés malades de devoir vendre des produits qu'ils savent toxiques à des gens qu'ils considèrent comme leur amis,... c'est la realité d'aujourd'hui. La confiance ne se décrete pas pas, elle se mérite, elle se gagne, elle se (re)gagne,... et faire taire les employés est un mauvais pas dans une mauvaise direction.
4. la menace que d'aucuns pourraient percevoir dans la phrase de l'avocat, me fait penser à une scène du film Gandhi. La scène se passe alors que le massacre d'Amritsar vient de se passer. Le vice Roi des Indes, gêné et confus, invite Gandhi et les autres représentants de la lutte pour l'indépendance à une négociation. Et d'emblée, Gandhi (Ben Kingsley) intervient d'une façon magnifique... Il arrête le Vice Roi dans son élan et dit "malgré les efforts des meilleurs d'entre vous..." ... et termine par " car 100.000 britanniques ne peuvent pas imposer des lois iniques à 300 millions d'indiens". ..
ce que je veux souligner c'est que si on sait que son employeur a un comportement immoral, non éthique voire illégal et en final surtout inintelligent.. il faut parler. L'idée n'est pas de détruire son employeur mais de lui ouvrir les yeux.
5. Saint Augustin nous rappelle que ce n'est pas parce qu'une législation défend de commettre une action que celle ci est nécessairement un mal...
En ces temps troublés, souvenons nous que quand on veut on peut mais surtout que quand on peut, on doit ....parler à, faire réagir son employeur.
Bonne journée
Alain Hemelinckx
Dans l'article sur le baromètre de confiance Edelman, il est dit ceci :
"Quant aux sources émanant de l'entreprise, on note le peu de crédit accordé à la publicité corporate (5%) et à la parole du président. Dans cette catégorie, priorité est donnée aux conversations avec les salariés, qui plafonnent toutefois à 32%. Enfin, les informations glanées sur Internet occupent le bas du tableau, même si leur cote augmente d'année en année.
Je tenais à le souligner... Internet ne semble pas encore jugée comme une source valable selon ce baromètre, si je comprends correctement ce paragraphe...!
Rédigé par : Isabelle MONTIGNIE | 07 novembre 2009 à 12:21